Décès de Supernana
Ne comptez plus sur les agences de presse pour vous tenir informé du temps qui passe et vous grignote peu à peu !
Tapez par exemple "Supernana" sur Google News. Vous constaterez que rien ou presque n'a été écrit à la suite du décès de cette animatrice radio.
Tout juste trouverez-vous, dans « Libération » de ce matin, une petite notule, qui plus est avec une erreur de date qui témoigne d’une profonde méconnaissance du sujet. Non : cette information, vous la trouverez plutôt dans les blogs spécialisés télé/radio, dans des listes de discussion, bref dans les zones temporaires d’autonomie d’Internet.
Donc, Catherine Pelletier (dite « Supernana ») est décédée hier ou avant-hier, à cinquante-trois ans. C’était, avec Jean-Yves Lambert (Jean-Yves Lafesse), Jean-François Galotte (David Grossexe) et Michel Fizbin (Robert Lehaineux), l’une des quatre têtes brûlées de Carbone 14, la radio mythique du début des années 1980. Carbone 14, ou l’icône radiophonique (et francilienne) d’une génération de bientôt quinquagénaires, une génération que je qualifierai de « perdue » depuis le « tournant de la rigueur » (depuis ce « tournant », d’ailleurs, nous ne cessons de tourner sur nous-mêmes, à tel point que les grumeaux commencent à s’amonceler dangereusement à la surface).
Supernana, c’était tout l’inverse de ce qui nous est proposé aujourd’hui, le yang de cette « success story » permanente qui nous empêche de voir le mur qui, lui, ne cesse de se rapprocher toujours plus. L’échec, Supernana l’aura connu jusqu’à la nausée, de saisie (Carbone 14, en août 1983) en licenciements (par exemple, Skyrock en 1996). Elle aura pourtant foulé les platebandes de la liberté d’expression, - les plus dépourvus de cette dernière diront : « jusqu’à l’inconscience ». Ça, c’est un bonheur dans une vie qui devrait faire pâlir d'envie beaucoup de frustrés.
Car aujourd’hui, nous le savons bien (et la publicité ne cesse de nous le répéter), la liberté, c’est avoir une carte bancaire infalsifiable à 16 chiffres, une carte Navigo à puce même pour enfourcher un vélo et une adresse IP facilement traçable…
Je reviendrai forcément sur le « cas Supernana ».
Mais savez-vous ce qu’est devenu Gérard Fenu ? Et Fabien, où est-il maintenant ? Bouddha l'a-t-il mangé ?
Tapez par exemple "Supernana" sur Google News. Vous constaterez que rien ou presque n'a été écrit à la suite du décès de cette animatrice radio.
Tout juste trouverez-vous, dans « Libération » de ce matin, une petite notule, qui plus est avec une erreur de date qui témoigne d’une profonde méconnaissance du sujet. Non : cette information, vous la trouverez plutôt dans les blogs spécialisés télé/radio, dans des listes de discussion, bref dans les zones temporaires d’autonomie d’Internet.
Donc, Catherine Pelletier (dite « Supernana ») est décédée hier ou avant-hier, à cinquante-trois ans. C’était, avec Jean-Yves Lambert (Jean-Yves Lafesse), Jean-François Galotte (David Grossexe) et Michel Fizbin (Robert Lehaineux), l’une des quatre têtes brûlées de Carbone 14, la radio mythique du début des années 1980. Carbone 14, ou l’icône radiophonique (et francilienne) d’une génération de bientôt quinquagénaires, une génération que je qualifierai de « perdue » depuis le « tournant de la rigueur » (depuis ce « tournant », d’ailleurs, nous ne cessons de tourner sur nous-mêmes, à tel point que les grumeaux commencent à s’amonceler dangereusement à la surface).
Supernana, c’était tout l’inverse de ce qui nous est proposé aujourd’hui, le yang de cette « success story » permanente qui nous empêche de voir le mur qui, lui, ne cesse de se rapprocher toujours plus. L’échec, Supernana l’aura connu jusqu’à la nausée, de saisie (Carbone 14, en août 1983) en licenciements (par exemple, Skyrock en 1996). Elle aura pourtant foulé les platebandes de la liberté d’expression, - les plus dépourvus de cette dernière diront : « jusqu’à l’inconscience ». Ça, c’est un bonheur dans une vie qui devrait faire pâlir d'envie beaucoup de frustrés.
Car aujourd’hui, nous le savons bien (et la publicité ne cesse de nous le répéter), la liberté, c’est avoir une carte bancaire infalsifiable à 16 chiffres, une carte Navigo à puce même pour enfourcher un vélo et une adresse IP facilement traçable…
Je reviendrai forcément sur le « cas Supernana ».
Mais savez-vous ce qu’est devenu Gérard Fenu ? Et Fabien, où est-il maintenant ? Bouddha l'a-t-il mangé ?